Quatre candidats, des dizaines d'arguments: nos experts ont élu leur Ballon d'or
Plus ouverte que ces dernières années, la remise du Ballon d'or risque de faire débat pendant plusieurs jours encore, peu importe le lauréat. Nos experts ont fait leur choix et exposent leurs arguments...
- Publié le 03-12-2018 à 16h48
- Mis à jour le 03-12-2018 à 17h00
Plus ouverte que ces dernières années, la remise du Ballon d'or risque de faire débat pendant plusieurs jours encore, peu importe le lauréat. Nos experts ont fait leur choix et exposent leurs arguments...
Romain Van der Pluym vote Luka Modric
Oublions son début de saison difficile. Dans un Real en plein changement, Luka Modric a peiné à trouver son rythme de jeu. Excusons-le, il s'est plié en quatre sur les six premiers mois de l'année. Les Madrilènes lui disent encore merci pour cette troisième Ligue des Champions de rang. Les Croates, eux, l'ont porté en héros, lui qui a fait rentrer un pays qui n'a pas 30 ans dans les livres d'histoire en dépassant la génération 1998 de Davor Suker. Pour une fois, ce ne sont pas les statistiques qui doivent parler mais les qualités. Luka Modric, c'est l'homme qui va venger Wesley Sneijder et Andres Iniesta qui auraient mérité le titre il y a quelques années de cela. Des joueurs moins bling-bling et moins sous les spotlights que Messi, Ronaldo ou Mbappé mais dont l'impact est incommensurable. En tant qu'amoureux du football, il est impossible d'être insensible au talent et à l'impact sur le jeu du Croate. Sa Coupe du monde a été un récital de passes tranchantes mais aussi un véritable combat mental dans lequel il a mené son équipe de main de maître. Son titre de meilleur joueur du Mondial n'était pas qu'un lot de consolation après une finale perdue.
Nicolas Christiaens vote Antoine Griezmann
"Antoine Griezmann mérite amplement le Ballon d'or 2018. Certes, sa com' personnelle, parfois maladroite, lui donne une image de joueur prétentieux. Mais le Ballon d'or se gagne sur le terrain et pas dans les médias. Et à ce titre, le joueur de l'Atlético a été constant toute l'année tout en enrichissant son palmarès personnel de deux trophées majeurs: l'Europa League et, surtout, la Coupe du monde. Dans les deux cas, il fut l'acteur principal de ces conquêtes, par ses buts et ses assists mais aussi par son intelligence de jeu. C'est d'ailleurs lui qui s'est le mieux adapté après la demi-heure de domination belge en demi-finale, pour remettre son équipe sur les rails. Mais ce qui plaide le plus en faveur de "Grizou", c'est sa régularité tout au long de l'année. Une régularité que ni Varane ni Modric ne compte dans son arsenal… Si le Croate est aujourd'hui le favori du Ballon d'or, il le doit à sa finale de Coupe du monde… après avoir éliminé le Danemark, la Russie et l'Angleterre, non sans mal. Pas de quoi s'extasier. Certes, un Ballon d'or peut se gagner au Mondial et/ou en Champions League, mais il peut aussi se perdre le reste de l'année."
Jonathan Lange vote Raphaël Varane
"Pour moi, cette année, c'est facile de sortir un joueur : il n'y en a qu'un seul qui a gagné la Coupe d'Europe et la Coupe du Monde : il s'appelle Raphael Varane ». Michel Platini a peut-être certains défauts, a pris ses distances avec le monde du football mais comment lui donner tort ? En se tenant au règlement du Ballon d'Or, le critère premier pour l'attribution du trophée reste « les performances invidiuelles et collectives (palmarès) pendant l'année ». Personne d'autre ne le remplit mieux que le défenseur du Real Madrid et de l'équipe de France, seul joueur à avoir remporté la Ligue des Champions et le Mondial. En tenant dans ses deux conquêtes un rôle majeur, s'affranchissant doucement mais sûrement de l'autorité de Sergio Ramos en club tout en s'imposant, enfin, comme le patron des Bleus. Le tout en ayant débloqué la situation contre l'Uruguay en quart de finale. Difficile, impossible même de faire mieux, surtout que le récompenser permettrait aussi d'honorer tous les autres défenseurs."
Michaël Franken vote Cristiano Ronaldo
Sur papier, le Ballon d'Or doit récompenser le joueur qui a été le plus décisif tout au long d'une année civile. Un seul joueur répond à ce critère : Cristiano Ronaldo. On a tendance à l'oublier, mais la star portugaise a permis au Real Madrid de remporter la Ligue des Champions en plantant un doublé à la Juventus et en marquant le fameux penalty décisif lors du match retour face aux mêmes Italiens. Certes, il n'a plus trouvé le chemin des filets à partir des demi-finales mais son apport dans le succès merengue est évident. Il ne lui a fallu que quelques semaines pour hériter de ce statut à la Juventus, où ses onze buts, toutes compétitions confondues, ont déjà confirmé que les dirigeants turinois avaient bien fait de casser leur tirelire pour décrocher sa signature. Il n'a pas été en veine pendant le Mondial ? C'est vrai que le tournoi russe pourrait le handicaper mais ses quatre buts plantés en autant de sorties, dont un splendide triplé contre l'Espagne, ont marqué les esprits. Sur un strict plan individuel, il a joué son rôle car finalement le Ballon d'Or récompense un homme et pas son équipe.